Le cimetière communal de Faux-la-Montagne a été agrandi par deux fois, après que le cimetière originel, autour de l’église Saint Étienne, ait été déménagé depuis le bourg dans la décennie 1830 *. L’ancien cimetière fut aménagé à l’époque par petits groupes de caveaux et de tombes, de façon plus aérée, moins alignée que les deux extensions qui ont suivi.

La deuxième extension dite « nouveau cimetière » a été aménagée avec des caveaux en ligne de part et d’autre d’une allée centrale, la troisième extension dite « nouveau nouveau cimetière », elle aussi est très rectiligne.

En 2018/2019, la commune a confié une mission de cartographie et numérisation des monuments du cimetière au bureau d’étude Fractale. Un groupe d’habitants a travaillé de concert avec Fractale et a réalisé l’inventaire de tous les caveaux et tombes existants. A partir du recueil de ces éléments, Fractale a ensuite créé une base qui nous permet aujourd’hui, de compléter au fur et à mesure, les données concernant les décès et les inhumations en lien avec les monuments funéraires.

Suite à ce premier travail, la commune a été interpellée par des habitant-e-s au sujet de l’évolution des pratiques funéraires, autour de la création d’un « jardin du souvenir », d’un lieu permettant d’installer des « urnes funéraires ». Elle a fait appel à Hélène Chaudeau, conseillère funéraire et Marion Ponsard, paysagiste pour explorer ces sujets.

En octobre 2022, les habitant-e-s ont à nouveau été sollicités pour participer à un atelier de travail intitulé « Quel avenir pour notre cimetière ». Au programme de la rencontre : Les enjeux de l’évolution future du cimetière : Notre cimetière, sa forme et l’organisation de ces espaces actuels, son patrimoine, ses vues, ses cheminements, le végétal etc…, l’accessibilité des usagers, la qualité de recueillement, l’embellissement, l’aménagement futur des sépultures, la sécurisation et l’entretien des sépultures abandonnées, la fonctionnalité pour les services funéraires et pour l’entretien, la diversification et le respect des choix des défunts et de leur famille pour leur sépulture.

Clôturant ces rencontres, un livret a été réalisé par Marion Ponsard et Hélène Chaudeau. Il restitue et détaille toutes les idées recueillies en lien avec le futur aménagement du cimetière dont la création d’un jardin du souvenir autour d’un tumulus et la construction d’un columbarium qui ont été réalisé en pierres sèches pendant l’été et l’automne 2024.

La commune a ensuite souhaité étudier de façon plus globale l’ insertion du columbarium et du jardin du souvenir dans la partie du nouveau nouveau cimetière.

L’objectif était ainsi d’avoir une feuille de route permettant de planifier l’implantation de nouveaux monuments (caveaux, tombes, cavurnes) dans l’espace aujourd’hui inutilisé du nouveau nouveau cimetière qui n’a été aménagé pour le moment que dans sa partie haute de façon très linéaire par deux rangées de caveaux en vis à vis, séparés par une allée enherbée. Le souhait est que ce nouvel aménagement s’inspire des implantations réalisées dans le cimetière primitif, plus aérées tout en gardant à l’esprit que les travaux réalisés actuellement le sont avec des engins de terrassement qui nécessitent des accès spécifiques d’où un mode de réalisation alternatif à imaginer (vente de concessions avec réalisations en îlots regroupées dans le temps par exemple). L’étude complémentaire a compris également une réflexion au sujet de l’accessibilité des lieux, l’implantation future d’une halle permettant d’abriter les personnes lors de cérémonies en cas de pluie, la plantation d’arbres et de bancs permettant le recueillement dans les 3 parties du cimetière, un mur du souvenir en lien avec le jardin cinéraire ainsi que la rédaction et l’édition d’une charte-guide du cimetière.

Un travail de géomètre précis partant de la topographie actuelle du terrain en vue de son modelage a précédé ce nouveau chantier. Nous passons donc aujourd’hui à la phase pratique qui permettra l’implantations des futures sépultures. Cet aménagement de la 3ème partie de notre cimetière a commencé cette semaine. L’entreprise TTPM y réalise les terrassements. Au printemps puis à l’automne prochain, nous aménagerons le talus et les abords des ouvrages construits en pierre sèche, en plantant des végétaux locaux, dans le cadre du programme LIFE Wild Bees porté par le Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin. Il s’agit d’un programme de préservation des abeilles sauvages ayant pour objectif de permettre un retour des plantes caractéristiques des landes qui sont favorables aux insectes pollinisateurs (telles la callune, les bruyères, les genêts, les ajoncs…) sur des parcelles où ces espèces ont disparu.

* Il subsiste quelques épisodes écrits du 19ème siècle au cours duquel le cimetière qui entourait l’église fut déplacé. Pour être transformé en place publique… cet événement donna lieu à échanges de courriers administratifs en 1834 avec le préfet, le Ministre de la Justice et des Cultes, le ministre de l’intérieur, sur le point de savoir, si la commune pouvait disposer des vieilles pierres tombales pour en employer le produit aux travaux de nivellement de la place. Le Ministre des cultes opposa un refus et exprima le désir qu’elles soient, pour celles d’entre elles non réclamées, intercalées dans le pavé de l’église pour « empêcher qu’elles ne soient livrées à des transformations qui blesseraient les convenances »…