Faux la Montagne, Creuse, Limousin

Vernissage de l’exposition Faux lie les Arts

Nous étions nombreux samedi dernier au vernissage de l’exposition organisée par une vingtaine d’habitants et habitantes de différentes générations et horizons. Voici le discours prononcé à cette occasion.

Au nom de la commune, je vous remercie pour cette initiative portée par des habitants et habitantes du territoire et pour la richesse qu’elle nous apporte.

Richesse des interventions des différentes personnes associées à cet évènement et des multiples regards qui nous sont offerts : c’est par la multiplicités des approches que se forge ensuite une émotion plus personnelle, une sensibilité plus aiguë et une autre vision d’un espace que pourtant nous croisons tous les jours et pensons connaître. Richesse dans les différences, dans la rencontre de toutes ces personnes qui nous font ce cadeau en nous laissant découvrir leurs créations. Richesse de l’échange et du dialogue avec les habitant-es, les commerçant-es qui ont accueillis ces œuvres. Richesses de nos regards partagés à toutes et tous lorsque nous allons arpenter le bourg dans les jours qui viennent et des échanges qui en découleront.

Richesse enfin de cette leçon de civisme, au sens de prise en charge citoyenne des besoins de la cité. Quelqu’un disait, entre autre à propos des révolutions, que la démocratie se vivait dans la ré-appropriation sociale permanente de l’espace public. Quand chacun de nous se ré-approprie l’espace public, le fait collectivement sien, que ce soit la rue ou les chemins, les places ou les lacs, les monuments ou les parcs, ici au travers des vitrines, c’est là que l’on goûte notre liberté.

A Trafalgare Square, à Londres, chacun peu prendre un tabouret et venir lire son discours, vilipender tel homme politique ou proposer sa poésie. Et l’État est là pour s’assurer que tout un chacun puisse le faire. Manifester, carnavaler, poétiser, chanter, peindre ou sculpter, notre espace commun est là pour que l’expression de toutes ces envies et nécessités puissent se réaliser.

Ce n’est aucune institution, collectivité qui a commandé ces œuvres. La commune très humblement par la mise à disposition de locaux a soutenu une proposition citoyenne. Et c’est entre autre son rôle. Cela ne gomme pas le principe des commandes publiques mais le remet à sa place, lui confère une exigence d’équilibre.

Ce que vous avez fait, c’est une façon très simple d’illustrer ce qu’est la démocratie qui ne peut se résoudre à la simple consultation sporadique de la population en faisant croire qu’elle est associée aux décisions en étant présente aux réunions de « concertation » entre guillemets.

Non, la démocratie, la participation, cela implique un travail, une construction, un faire avec les autres pour les autres qui va bien au delà du discours et qui nécessite un engagement, du temps.

Merci pour toute cette richesse que vous nous apportez, moi, cela me fait un bien fou dans le contexte actuel et je pense que je ne suis pas la seule à le ressentir.

Catherine MOULIN