Faux la Montagne, Creuse, Limousin

1.Mémoires de Faux-la-Montagne

Comment garder la mémoire des hommes et des femmes, des lieux, des évènements qui ont façonné notre commune ? Au travers de cette rubrique, nous souhaitons essayer de raconter, avec vous, la vie à Faux-la-Montagne au fil du temps et transmettre cette mémoire. Depuis plusieurs années, des habitants et habitantes nous ont transmis des photographies, des textes, des histoires, que nous avons gardé précieusement. Certains, en achetant une maison ont retrouvé, au grenier, les souvenirs de leurs prédécesseurs. On y voit les évènements de la vie, mariages, communions, enterrements. Parfois, on ne sait plus, si l’épicerie de la photographie a existé à Faux…

N’hésitez pas à nous transmettre des photographies de différents évènements lointains ou non, les noms des personnes qui y ont contribué ou qui étaient là tout simplement, les anecdotes qui vous ont été rapportées, les souvenirs, les dates, etc.

Nous écrirons et compléterons ces articles au fur et à mesure des nouveaux éléments collectés. La compilation se fera au hasard des trouvailles et des rencontres…

Nous commencerons au début du 20ème siècle par un évènement qui rythmait la vie de la commune à partir d’une photographie, donnée par Mesdames Eglizeaud.

Entre 1885, date à laquelle Faux compte 1997 habitant-es et 1921 où ils sont 1801, les foires ont lieu le 21 de chaque mois, excepté septembre le 9, octobre les 17 et 18, et novembre le 18. Le jour du marché est le mercredi et la fête patronale est le 26 décembre.

A partir de 1933, la foire est fixée le 3ème samedi de chaque mois. Avec ce changement calendaire, on perçoit que le rythme de la vie, le rapport au temps changent… La foire, un évènement qui ponctuait la vie de notre commune et rassemblait de très nombreuses personnes, habitant-es, commerçant-es, paysans, visiteurs. Aujourd’hui, il subsiste peu de foires mensuelles dans les environs, à part celle d’ Eymoutiers mais qui n’est plus une foire aux bestiaux. Il faut aller jusqu’à Chénérailles pour la foire aux chevaux deux fois par an et à Féniers à la foire aux agnelles fin août.

Jour de foire, le 3ème samedi du mois devant l’hôtel Constanty. On y voit, M. Coignoux, le 1er à gauche en arrière plan, M. Gerbaud, le 2ème, près du cheval, M. Jean Eglizeaud, le 3ème, et Mme Lenoir, la 4ème, de dos en noir, mère de Georgette Lenoir.

A Faux, la foire aux bestiaux était importante, on y venait de loin, qui avec ses veaux, qui avec ses vaches, ses volailles. Mais aussi sa production de légumes… Réminiscences de ces foires, on peut encore voir sur la façade de nombreuses maisons et notamment devant chez Constanty, devenu aujourd’hui le Constance Social Club, les barres métalliques ou les anneaux qui permettaient d’attacher en particulier à cet endroit, les veaux de lait pendant la foire et d’aller boire un coup au bistrot. Il paraît d’ailleurs qu’on en comptait 18 rien que dans le bourg !

Le champ de foire était situé en dehors de la route principale devant l’ancienne mairie, aujourd’hui l’école et la maison de Télémillevaches. Sur les cartes postales anciennes, on distingue des plots en granite et des poteaux avec un anneau au sommet permettant l’insertion d’une barre métallique. Les animaux exposés à la foire pouvaient ainsi être parqués et rester à l’attache dans un espace clos. Sur la carte postale ci-dessous, on distingue à proximité, les tonneaux du marchand de vin en gros, M. Blanchon. La configuration de ce lieu a beaucoup changé, un mur fut ensuite construit pour permettre le passage d’une rue devant le bâtiment de l’école puis de la salle des fêtes avec un remodelage du terrain et l’apport de remblai. C’est M. Louis Eglizeaud, maçon, qui en 1945, a érigé ce grand mur de soutènement suite à la reconstruction du bâtiment de l’école détruit par un incendie en 1942. Le conseil lui confie ces travaux supplémentaires, à savoir :

  • Faire élever un mur de maçonnerie , face à l’entrée de la mairie sur toute la longueur de la place du champ de foire afin de l’aplanir et assainir les caves et le rez de chaussée du groupe scolaire, fréquemment inondés par les pluies ou fontes de neige.
  • De faire faire des travaux de ravalement sur les cours de récréation, nécessaires à l’assainissement des plâtres intérieurs venant d’être refaits et de les faire exécuter par M. Célaudon Louis, entrepreneur à Faux-la-Montagne. Extrait de la délibération du 10 mars 1945.

Aujourd’hui, quelques-uns de ces plots en granite sont installés à l’entrée du lotissement H.L.M. ainsi que sur la place de la Fontaine.

Les cartes postales nous permettent aussi d’avoir une vision du paysage aux alentours, entre 1905 et 1910, pas ou peu d’arbres, mais des terrains proches du bourg, exploités. En 1933 sur la carte postale du chapeau de l’article, il est amusant de voir que les sapins sont plantés dans le cœur du bourg !

Aidez-nous à compléter cet article sur la foire, avec des photos, des anecdotes, des souvenirs….

*la carte postale du chapeau de l’article date de 1933.

Merci à Roland Degabriel, à Mesdames Eglizeaud pour la mise à disposition de leurs archives.