La décision de quitter le conseil prise par Leigh, Mathilde, Maxime et Pierre, fut pour moi difficile à recevoir et surtout assez incompréhensible.
Leur présence sur notre liste commune était un choix de renouveau, une perspective de transmission, avec des personnes de qualité à même de servir la communauté.
Cela fait à peine plus d’un an que la nouvelle équipe s’est mise en route, avec toute la problématique COVID qui a beaucoup perturbé le travail en commun, et pour certaines et certains conseiller-e-s comme pour moi, s’est traduite par une forte surcharge de labeur.
Les motifs de départ évoqués reposent sur une impossibilité de faire avancer la redéfinition des cadres de fonctionnement en équipe, des modes de décisions, de délégation…
La dernière réunion, avant l’été, où cette thématique devait être abordée et qui faisait suite déjà à l’expression de certaines insatisfactions, aurait pu être le lieu et le moment où je pensais que les choses seraient remises sur la table. Mais cette réunion fut simplement l’annonce de leur retrait, une fin de non recevoir et un constat d’incompatibilité.
Que dire ?
Il me semble que l’impatience et le renoncement sont peut-être les maîtres-mots.
A l’achèvement de mon premier mandat d’adjointe en 2008, je commençais juste à comprendre le fonctionnement d’une municipalité, ses charges obligatoires et ses contraintes, les attentes de la population, la gestion du personnel communal… et les marges de manœuvre possibles, les innovations envisageables et surtout le temps qu’il fallait pour que les choses évoluent, la pesanteur inhérente à cette institution.
Et par ailleurs, qu’il ne fallait pas s’arrêter aux premiers obstacles rencontrés, qu’à un problème présent, plusieurs solutions existaient, qu’il fallait persévérer, parfois s’acharner quand on pensait renoncer, faire des propositions concrètes, d’y revenir et de remettre régulièrement l’ouvrage sur le métier, quand bien même des empoignades pouvaient surgir, ou même l’impression d’une indifférence : nous n’avons pas toutes et tous les mêmes références, les mêmes habitudes et il est légitime que cela soit bousculé.
Enfin, j’ai le sentiment, en la circonstance, que les dés étaient jetés comme si nous avions été jugés être dans l’incapacité de comprendre et d’évoluer et que donc il fallait en rester là. Alors que je pense fondamentalement, et au delà des apparentes certitudes, que les choses néanmoins évoluent et changent, mais pas toujours au rythme attendu.
J’ai eu un doute, un moment de renoncement aussi : l’âge aidant, j’avais peut-être fait mon temps et j’étais peut-être un facteur de blocage, dans l’incapacité d’animer ce conseil, ayant sûrement ma part de responsabilité dans cet immobilisme qui est reproché. J’ai pensé remettre mon tablier. Mais à réfléchir et sur les retours que j’ai eu, en exprimant à certaines et certains d’entre vous mes doutes, et vu les gros dossiers en cours (eau, école, étude patrimoniale…), les nécessités et les besoins, et enfin pour le respect de la confiance placée dans les urnes, j’ai décidé d’aller au bout de mon mandat et de mon engagement vis à vis du personnel communal et de celles et ceux du reste de l’équipe.
Je suis toujours, pour ma part, ouverte à ce principe d’horizontalité autant qu’il soit possible, pour être au plus près des besoins et des envies. Je fais le constat que la gestion du quotidien prend souvent le pas sur la nécessité qu’il y aurait de se poser, de prendre du recul, pour que nos choix soient plus partagés, cohérents et dégagent une vision plus globale. D’un côté, nous devons sans arrêt répondre dans l’urgence à des injonctions, que l’on nous présente comme des opportunités. De l’autre, ce sont ces opportunités qui nous permettent de réaliser des projets structurants que la commune de Faux ne pourrait se permettre sans financements à la clé (plan de relance, appels à projets, diverses contractualisations) avec l’État, la Région, le Département, la Comcom , le PNR…Bref, tous les défis municipaux dont les enjeux vont aujourd’hui au-delà du territoire local.
Je ne peux m’opposer à ces départs, que je continue à regretter.
Qu’ils et elles soient remerciés car ils ont assuré, mis en place, suivi, impulsé différentes actions et services auprès des habitant-e-s pendant cette période à laquelle s’est rajoutée une crise sanitaire sans précédent.
La loi décide que pour un conseil municipal de notre taille, à partir de quatre démissions, il convient de procéder à de nouvelles élections pour les quatre postes devenus vacants.
Prochainement et dans l’application des consignes de mise en place du scrutin, vous serez donc appelés à voter pour quatre candidat-es qui voudront bien se déclarer et soumettront leur candidature à vos suffrages. Un calendrier vous sera remis en temps et en heure, une fois avalisées les démissions par la préfecture.
Catherine Moulin